onight it’s so close
it isn’t the russet horse hat hauls the caravan, which
knows
you are there
which, from afar, can hear you, you can see its ears,
between the branches
ha ne ra nemet glav
and it does but rain
may he who is looking at tomorrow’s weather in
the sky turn
around, return
ruz da noz glav pe avel antronoz, red at night rain
or wind
the next day
but he who is looking at tomorrow’s weather in the
sky is
further off, not with the russet horse either
may he who places in the hearth the very large log
which should not
be entirely consumed turn around, return
he who holds the poker
for he warms up the souls of the dead who come
back from time
to time
who come to the places where they lived
kef Nedeleg pe skod Nedeleg, the Yule log, yes,
not like a Swiss roll of a log, no, not at all
a wooden log
the cold poker, wrapped up in paper, in a cloth
the poker in the cupboard, between piles of sheets,
all year
still standing the russet horse which listens to you,
beyond the mound
may he who approaches be able to say as well
ar marc’h glas ‘zo deuet maes, the blue horse is out
still looking at the sky
the sky which is clearing, after the rain
you no longer know, Else
if you observed the tomorrow of he who watches
the weather
returning souls, such sunny periods
this day you see the threads the flows of light
as well as the fast trains honking long before they
arrive
near the men on the track
in the earth of the graveyard, the mixing dusts
and with them, your too
but before
when the night falls, into the full moon you look
not the man with the wagon
you look at the man in front of his red caravan
outside inside
his bandoneon
Translation: Ian Monk
cette nuit c’est tout près
ce n’est pas le cheval roux qui tracte la caravane, lui qui sait
que tu es là
qui, de plus loin, t’entends, tu vois ses oreilles, entre les
branches
ha ne ra nemet glav
et il ne fait que pluie
que celui qui regarde le temps du lendemain dans le ciel se
retourne, s’en retourne
ruz da noz glav pe avel antronoz, rouge à la nuit pluie ou
vent
le lendemain
mais celui qui regarde le temps du lendemain dans le ciel est
plus loin,
pas avec le cheval roux non plus
que celui qui pose dans l’âtre la bûche très grosse qui ne doit
pas entièrement se consumer se retourne, s’en retourne
celui qui garde le tison
car il réchauffe les âmes des défunts qui reviennent de
temps
en temps
qui reviennent sur les lieux de leur vie
kef Nedeleg pe skod Nedeleg, la bûche de Noël, oui,
pas un dessert, non, du tout
de bois la bûche
le tison froid, emballé dans du papier, dans du linge
le tison dans l’armoire, entre les piles de draps, toute une
année
debout encore le cheval roux qui t’entends, au delà du
talus
que celui qui s’approche peut dire aussi
ar marc’h glas ‘zo deuet maes, le cheval bleu est de sortie
en regardant le ciel encore
le ciel qui s’éclaircit, après la pluie
tu ne sais plus, Else
si tu as observé le lendemain de celui qui regarde le temps
le retour des âmes, de telles éclaircies
ce jour tu vois les fils les flots de lumière
aussi les trains rapides qui klaxonnent bien avant d’arriver
à proximité des hommes sur la voie
dans la terre du cimetière, les poussières qui se mêlent
et avec elles, la tienne aussi
mais avant
à la nuit venue, dans la lune pleine tu regardes
pas l’homme à la charrette
tu regardes l’homme devant sa caravane rouge dehors
dedans
son bandonéon